Ce matin, nous inaugurons l’extension de la Maison d’accueil du circuit des chars de la bataille du Matz en présence de Bruno JURKIEWICZ, président de l’association Juin 1918- Mémoire des chars, de Jean Louis Hennon,maire de Courcelles, d’Edouard Courtial, d’Olivier Dassault, d’Alain Vasselle, d’Anaïs Dhamy, de Patrice Fontaine En et d’Olivier Paccaud.
Voici le discours que j’ai prononcé lors de cette inauguration :
En ma qualité de conseillère régionale du territoire, il était important d’être à vos côtés ce matin, et quelque part, en communion avec la mémoire des milliers de jeunes soldats qui sont tombés.
L’ennemi d’alors a enfoncé nos lignes de défenses, en quelques jours, il a progressé jusqu’aux portes de Compiègne sur un vaste front qui s’étend de Montdidier à Noyon,…
Sommes-nous à l’été 1914 ?
Non, mais l’histoire se répète cruellement en ce 9 juin 1918. L’ennemi engage ses canons, ses chars, son infanterie pour percer la ligne de défense française et ouvrir la route de Paris.
Près de 5000 soldats français ont perdu la vie le 1er jour d’engagement. Il faudra l’engagement de nos chars pour redresser la situation.
Tous nos villages, de Maignelay-Montigny à Noyon sont meurtris. Les photos d’époque que vous avez pu rassembler témoignent d’un paysage lunaire, arbres arrachés, terre nourricière éventrée,…
Dans mon enfance, il n ‘était pas rare que la terre de l’exploitation familiale de notre plateau picard rende des morceaux de fer, des ferrailles autrefois mortelles.
Un siècle plus tard, dans une actualité tourmentée, nous devons ensemble faire œuvre de mémoire. Notre région des Hauts de France, en particulier la Picardie a payé le plus lourd tribu civil et militaire de la 1ere guerre mondiale.
Aujourd’hui, Monsieur le président de l’association, Monsieur le maire, la région et son président Xavier Bertrand, a pris pleinement la mesure de son devoir.
Nous avons engagé la demande de classement au patrimoine mondial de l’humanité de l’Unesco pour 80 sites de mémoire. Cette volonté s’appuie également sur les initiatives « chemins de mémoire 14-18 » et sur la mission du centenaire 14-18. Nous souhaitons porter une dynamique, une synergie entre tous les acteurs de la transmission d’un passé douloureux.
M. le président, bénévole, vous l’êtes, avec toute votre équipe, je souhaite vous rendre hommage particulièrement ce jour pour votre ténacité digne d’un soldat de la 53ème division d’infanterie qui a payé le plus lourd tribu ce 9 juin 1918.
Vous avez inscrit dans notre paysage actuel, dans ce lieu même la mémoire qui sans vous, se serait effacée surement, imperceptiblement.
Plus encore, depuis le lancement de vos actions, vous animez historiquement ces lieux et vous nous livrez aujourd’hui une nouvelle page d’histoire.
Vous portez l’honneur d’un pays, le notre, qui ne s’est pas rompu hier, qui ne doit pas plier aujourd’hui.