En pleines négociations, la région met la pression à la SNCF

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Par sa constance et sa détermination inflexible lors de ces négociations avec la SNCF, notre majorité régionale souhaite pouvoir mieux contrôler et améliorer le service rendu aux usagers (que nous voulons voir assis, à l’heure et avertis en cas de problème), réaffirmer notre refus de toute fermeture de ligne ou de gare et en arriver à une véritable convention d’objectifs, au juste prix, et non pas à la signature d’un chèque en blanc de près de 500 millions d’euros par an !

Retrouvez ci-après l’article du Parisien Oise du 29 octobre :

Alors que se jouent actuellement les conditions d’exploitation du réseau TER pour les six ans à venir, les Hauts-de-France entendent mieux contrôler le service fourni par la SNCF.

La négociation est un art, la période est sensible. Depuis des mois, la SNCF et la région Hauts-de-France discutent des termes de la nouvelle convention, normalement signée d’ici à fin décembre, qui régira l’exploitation du réseau TER à partir du 1er janvier 2019 et pour les six prochaines années.

Les désaccords sont nombreux. « Ils réclament beaucoup plus d’argent qu’il ne faudrait », assure Franck Dhersin, vice-président de la région, chargé des transports.

470 M€ par an pour les six prochaines années

C’est une compétence qui, en effet, coûte cher aux contribuables : « On parle de 470 M€ par an, à multiplier par six », lâche l’élu, qui reconnaît des relations « pas très bonnes » avec le transporteur. Au-delà des questions financières, Franck Dhersin conspue régulièrement la qualité du service qu’il paye avec le chéquier régional.

« C’est du foutage de gueule, exprime-t-il carrément. Dans le Nord, cela se passe à peu près bien, mais plus on se rapproche de Paris, plus ça se dégrade. » Dans l’Oise ? « Une vraie catastrophe, le taux de ponctualité est parmi les plus bas de France. »

Alors les élus montent au créneau. Sur la place publique, s’attirant la sympathie d’associations d’usagers à bout de nerfs. Lors du dernier conseil régional, Xavier Bertrand, président (DVD), a fait voter deux délibérations exprimant le peu de foi que les élus entretiennent quant au travail fourni par la SNCF.

1,4 M€ (HT) pour surveiller le service pendant 3 ans

Ainsi, une société extérieure gardera un œil sur le réseau à partir de l’an prochain. Chaque année, des usagers anonymes seront chargés de visiter 2 100 gares ou haltes, de voyager dans 4 200 trains et 70 bus de substitution (lors de travaux, par exemple). En parallèle, ils devront réaliser 96 enquêtes sur l’accessibilité aux personnes à mobilité réduite.

Est-ce à dire que les retours, quotidiens et nombreux, des usagers ne suffisent pas ? « C’est précieux, mais il s’agit d’obtenir des faits précis et détaillés qui nous serviront d’arguments, détaille Franck Dhersin. Nous pourrons pointer du doigt exactement ce qui ne fonctionne pas. »

Une mesure qui n’effraie pas la SNCF, selon un cadre anonyme. « Nous avons l’habitude de ce genre de contrôles extérieurs, cela nous permet de progresser dans la qualité. » Quant au coût, 1,4 M€ (HT) sur trois ans, Franck Dhersin le juge indispensable « pour mettre la pression » sur la SNCF.

Des études contradictoires pour réduire le coût des travaux

En parallèle, la région va désormais lancer ses propres études pour les grandes rénovations. « On en a marre de payer tous les travaux au prix fort », s’exclame le vice-président chargé des transports. Selon la région, ces derniers coûteraient 30 à 50 % plus chers que la normale.

Ainsi, alors que des chantiers sont prévus sur les lignes Longueau-Creil, Creil-Saint-Denis et Creil-Beauvais, ou encore en gare de Compiègne, plus question de se fier aux seuls experts mandatés par la SNCF.

« Nous ferons désormais systématiquement nos propres études pour les gros chantiers, assure Franck Dhersin. C’est une petite dépense qui devrait, en nous permettant de forcer SNCF réseau à baisser ses prix, nous faire économiser environ 1 M€ à chaque fois. » La SNCF n’a pas souhaité s’exprimer.

 

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